Relation conflictuelle mère-fille

Relation compliquée entre une mère et sa fille
La relation mère – fille n’est jamais simple. Souvent, dès l’enfance, il peut y avoir une opposition entre les deux. Cela crée une relation complexe. Dans certaines situations, on réagit avec une grande intensité. Alors, la charge émotionnelle est très forte. Voyons comment limiter les ravages qu’une telle relation peut causer.

Il n’existe pas de lien mère – fille simple. Toutes les filles peuvent avoir un conflit avec leur mère. S’il y a conflit, souvent, ce dernier se règle au fur et à mesure que le temps passe.

Et à l’âge adulte les plus grosses difficultés sont résolues.
Il est intéressant, cependant, d’analyser ce lien qui crée parfois des oppositions et des rivalités insolubles entre mères et filles et conduit à une relation conflictuelle mère-fille.

Les différents types de conflits entre mères et filles

Les difficultés relationnelles entre une mère et sa fille sont forcément différentes selon l’âge de chacune d’elles.

Relation mère-fille pendant la petite enfance

Quand la fillette est toute petite, si la mère ne crée pas suffisamment une relation d’attachement, cela peut poser problème. Plus l’enfant se sent loin de sa mère quand elle est petite, plus les blessures émotionnelles seront profondes et difficiles à résorber.
Une mère qui a été maltraitante pendant la petite enfance de sa fille ne change pas subitement. On peut imaginer que du mal-être perdurera durant toute la vie.
Si la fillette est mal aimée par sa mère, elle va se nourrir de pensées négatives qui risquent de créer des difficultés à l’âge adulte : elle va penser qu’il y a un problème chez elle, que c’est pour cela que sa mère reste distante, que c’est pour cela que sa mère ne l’aime pas.

Relation mère-fille à l'adolescence

Adolescente, la jeune fille est en quête d’une identification, d’une recherche de sa féminité.
C’est un problème inhérent à son âge de l’adolescence. Elle souhaite imiter sa mère souvent dans les tenues vestimentaires, dans le maquillage.
Ceci peut amener des critiques de la part de la mère qui, elle, se voit vieillir et voudrait encore avoir la place de sa fille. Cette situation de rivalité peut entraîner des conflits ou une relation très compliquée entre une mère et sa fille. Il sera forcément difficile à admettre, pour une adolescente, que sa mère la critique, l’étouffe, ou prenne de la distance par rapport à elle.
Si cet éloignement n’a pas un ancrage plus ancien, souvent, avec le temps, cette crise se résorbe. En général, ce problème (relation conflictuelle mère-fille à l’adolescence) parvient à se résoudre une fois que la fille atteint, elle aussi, l’âge adulte.

Relation mère-fille à l'âge adulte

Souvent, si les liens d’amour n’ont pas été travaillés précédemment, lorsque la fille était petite, les problèmes d’incompréhension, les malentendus, les désaccords ne disparaissent pas lorsque la fille est devenue adulte.
Les divergences, les oppositions peuvent conduire à des mécontentements durables et à des différends qui peuvent entraîner des disputes.
Il faut savoir analyser les situations, comprendre à partir de quand les propos sont trop irritants pour l’une ou pour l’autre.
La relation conflictuelle entre mère et fille peut alors, malheureusement, persister longtemps alors que toutes deux sont des adultes.

Relation mère-fille pendant la vieillesse de la mère

Et lorsque la mère atteint un âge plus avancé, cela peut mener à d’autres types de difficultés : les rôles s’inversent, la mère perd de son autonomie, la fille peut être amenée, en plus de voir sa mère comme une mère, la considérer comme une personne âgée diminuée et qui a besoin d’aide.

Un miroir de ce qu’elle pourrait devenir elle-même quelques années plus tard. Difficile à accepter parfois !

Si l’agacement et les affrontements ont toujours existé, la vieillesse de la mère n’est pas propice à changer les choses.

En conclusion sur les types de conflits

On voit qu’ils peuvent être très différents : la mère peut être manipulatrice, narcissique ou envieuse, une rivale qui meurtrit, une dominatrice qui humilie.
Elle peut aussi maltraiter physiquement, faire preuve de violence. Elle peut même être totalement absente, ignorer complètement sa fille.
Dans tous les cas, cela crée une souffrance, dont la fille devra se libérer.

Comprendre et analyser le conflit

Que l’on soit fille ou mère, si l’on souhaite avancer, si l’on souhaite que les liens ne soient pas totalement coupés, si l’on a encore assez d’amour au fond de soi pour vouloir qu’une relation persiste, il est important de travailler, pour éviter que la situation dégénère complètement.

Pour cela, il est important que chacune comprenne pourquoi elle en est arrivée à ce lien si difficile, à une si mauvaise relation mère-fille.

Se pencher sur le passé et faire sa psychanalyse

Il va donc lui falloir revenir sur les événements, sur ce qui l’a blessée, sur ce qui l’irrite tant chez l’autre.

En effet, une fille ne peut pas se construire correctement si sa mère a été manipulatrice, intolérante, si elle a manqué de compréhension, si elle l’a ignorée ou été violente.
Mère et fille ont alors une blessure profonde sur laquelle il faut revenir : en travaillant son développement personnel et en essayant de comprendre, il faut parvenir à se libérer de cette souffrance et à la surpasser.

Une fille a forcément des séquelles de cette relation toxique et mal traitante. Il va falloir qu’elle s’émancipe, qu’elle se reconstruise.
Il va falloir qu’elle arrête d’écouter cette petite voix en elle, qui lui dit qu’elle n’est pas digne d’être aimée et respectée, qu’elle n’est pas intelligente, ni jolie, qu’elle ne mérite pas le bonheur.
Il va falloir dire « stop » à cette petite voix, qui lui dit cela parce que sa mère, par son attitude, l’a amenée à le croire et ainsi à s’auto-dévaloriser.

Communiquer

Pour comprendre, après avoir fait l’état des lieux, pour essayer de savoir où on en est, il est important de parler aussi.
Tout enfant a besoin de savoir pourquoi sa mère l’a traité de telle façon. Une fille, d’autant plus qu’elle est femme, comme cette mère qui lui a donné la vie, qu’elle en souffre et ne veut pas reproduire la même chose.

Parler signifie donc poser des questions et tenter de comprendre pourquoi les choses ont été ainsi.
Elles devront se parler en essayant de rester calmes.
Elles devront faire comprendre à l’autre ce qui les irrite, ce qui les blesse, les émotions qui les envahissent dans telle ou telle situation, les sentiments qu’elles souhaiteraient pouvoir éprouver à la place de ceux qui sont les leurs.

Un dialogue peut permettre d’éviter qu’un éloignement devienne nécessaire, ou dure trop longtemps. Un éloignement fait très mal à tous les membres de la famille, et ce n’est pas, en général, ce que l’on souhaite.

Restaurer une relation acceptable

Quel que soit le type de relations qui existent entre une mère et sa fille, bien que les choses soient compliquées, il y a au moins quelque lien d’attachement, sinon d’amour.
Une famille est une entité qu’il est bon d’essayer de préserver sauf si la violence est trop perfide : il faut aussi savoir se protéger.
Cependant, on peut toujours essayer d’améliorer les choses ou de ne pas les dégrader.

Pour améliorer une relation mère-fille difficile, on peut :

1 – Éviter de s’agacer pour un rien (un thé mal infusé, un couteau mal placé, un plat trop cuit…). Un petit incident n’est pas un problème ;

2 – Savoir que nous ne serons jamais du même avis sur certains sujets et en tenir compte quand on se rencontre : ne pas mettre ces sujets au cœur de la discussion ;

3 – Trouver les bonnes distances afin que le lien ou le conflit ne soit pas trop envahissant ;

4 – Laisser de la place à l’autre afin qu’elle ait la possibilité de s’exprimer :

5 – Établir des limites à ne pas franchir et, en cas de déraillement, ne pas manquer de les rappeler, tout en essayant de rester calme ;

6 – Écouter pour éviter de se disputer ou d’envenimer les choses : laisser parler notre mère/notre fille et, si l’on se sent irritée, penser à demander ce que l’autre veut dire, avant de se mettre en colère ;

7 – Eviter de rabâcher à sa fille que l’on a fait ceci ou cela pour elle : c’est normal, quand on est mère ;

8 – Chercher le positif et l’approfondir : reconnaître que s’il y a eu des erreurs, il y a peut-être eu aussi des mom ents agréables ensemble ;

9 – Créer éventuellement d’autres occasions pour passer du temps dans de bonnes conditions (un salon de thé, un restaurant…) ;

10 – Laisser de la liberté à l’autre : éviter de lui dicter ce qu’elle a à faire ou de critiquer sans cesse ce qu’elle fait.

Pour conclure sur la relation conflictuelle mère-fille

Une relation implique plusieurs personnes. Chacune doit :

  • garder à l’esprit que chacune a son caractère, son tempérament,
  • ne jamais oublier que personne n’est parfait, pas même nous, surtout pas nous,
  • reconnaître l’individualité de chacune, construire une relation dans le respect de l’autre,
  • accepter que chacune a le droit d’être heureuse et qu’aucune – ni mère ni fille – ne doit empêcher l’autre de l’être,
  • savoir que notre mère porte aussi, comme nous, les valises de son passé, ses propres cicatrices, son lourd bagage émotionnel.

Tenir compte du fait qu’il y a, à l’intérieur de toute fille adulte – mère ou fille – une enfant blessée qui n’a pas fini de guérir.

Vous pouvez trouver un exemple de relation conflictuelle mère-fille dans mon roman L’enfant du Cachot.

Je raconte l’histoire vraie de Marie, une de mes connaissances, qui, déjà toute petite fille de quatre ans, avait conscience d’être mal-aimée de sa maman.

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